samedi 14 janvier 2017

S'ouvrir l'esprit et remettre en question les choses

Si l'on souhaite avancer avec son cheval il est important de garder l'esprit ouvert. C'est nous qui contraignons le cheval à vivre dans un espace plus ou moins réduit, nous qui montons sur son dos, nous qui décidons le travail qu'il fera, qui le soignera, ce qu'il mangera etc. Ménager sa monture pour partager avec elle le plus de choses le plus longtemps possible, créer un lien fort et une complicité, avoir un cheval qui a envie d'apprendre et surtout un cheval en pleine santé, cela est possible mais dépend pour beaucoup de nous.





Mon poney et moi avons fait beaucoup de chemin. Plus de 9 ans ensemble, ça forge : lecture de forums, puis de quelques ouvrages (mais surtout pour avoir différentes pistes de travail) etc.

Ma réflexion a surtout évolué quand une copine a commencer à me parler de ses pieds. A l'époque, ferré, le poney avait des évasements surtout aux postérieurs. Cette amie m'a montré, expliqué pourquoi le poney avait ça etc. J'entendais mais je n'étais pas prête à changer; le changement ça fait peur. En plus, je ne suis pas maréchal et j'étais mal à l'aise de juger le travail d'un pro alors que je ne l'étais pas moi-même.

une photo d'évasements trouvée sur internet


Le temps a fait son chemin; on a fini par changer de maréchal une fois, deux fois (celui-là nous ayant littéralement planté en faisant le mort du jour au lendemain alors qu'il venait pour 5 chevaux de l'écurie...), trois fois, quatre fois...Les évasements étaient toujours là, je m'étais aussi renseignée, et demandé des avis à mon ostéo notamment. Presque 6 ans après nous voilà pieds nus, les évasements terminés depuis le dernier maréchal ont, je pense, facilité la transition.

Côté travail je me suis beaucoup questionnée car le poney claquait des dents à l'arrêt, monté, rênes tendues et détendues, au travail à pied avec le mors. Dentiste, ostéo, selle, shiatsu, rien n'expliquait son comportement. J'ai arrêté les cours de dressage pour monter en l'écoutant, en essayant de ressentir ce qui allait ou non. Les claquements de dents se sont estompés puis ont disparu. Cette écoute de son propre poney et de mes sensations nous a aidé à avancer.

Depuis que je suis propriétaire (avec une grosse évolution l'année dernière) j'ai découvert l'adaptation de la selle, les analyses de ration et ce qu'était une ration équilibrée, le shiatsu, le travail dans la décontraction du cheval, l'influence de ma décontraction et de ma respiration, l'ancrage, le travail de ma posture à cheval (et pas une vulgaire mise en selle; j'ai appris à fonctionner avec mon cheval), le travail à pied dans la décontraction, les massages et le stretching, communication animale etc etc.

Tout cela je l'ai appris en discutant certes, mais en gardant mon esprit ouvert que cela soit avec des amies, des connaissances, des inconnues, en lisant plein d'ouvrages mais aussi en demandant aux pros que je fais venir d'être francs. Les personnes que je fais intervenir sur mon poney (coach ou soigneurs) sont des personnes dont j'apprécie notamment l'ouverture d'esprit, la franchise, la formation continue. Je ne veux pas qu'on me cache les choses, j'attends de ces personnes qu'elles me disent vraiment les choses, ce qu'elles font. C'est pareil pour mes amies, je souhaite qu'elles me disent si je passe à côté de quelque chose pour mon poney. Une vision externe ça aide à avancer.

Pour autant tout n'a pas été facile à entendre, se remettre en question ce n'est pas toujours évident non plus mais il ne faut pas prendre les choses trop à coeur et les prendre contre soi, il faut les voir comme le tracé d'un nouveau chemin. Même si bien-être et mal-être ne s'opposent pas, on peut toujours aller plus loin dans la relation et la gestion de la vie et du travail de son cheval. Le lien devient plus fort, la complicité s'installe et le plaisir est vraiment là et est réciproque !

Cela fait plusieurs jours que j'ai lu avec une très très grande attention le livre de F. Pignon et M. Delgado; je l'ai littéralement dévoré ! Toutes leurs idées, leur philosophie, les photos...Ca a fait tilt ! Je souhaite cette relation avec mon poney, cette façon de penser et d'aborder à la fois l'animal en lui même et son travail. J'ai donc envie de poursuivre tout ce travail que l'on a déjà commencé.




Le temps de bien assimiler cette dernière lecture, déjà 3 séances à appliquer quelques principes, et, cumulés au travail de notre comportementaliste qui m'a appris à observer mon poney, j'ai eu une très belle récompense au pré ! Un poney qui vient, au trot vers un objet dont il avait peur, en quelques minutes, sans stress ni angoisse et sans bonbon à la clé ! Une vraie connexion, ce fut un moment merveilleux, magnifique, magique ! Le comble du bonheur fut que lors de la fin du jeu, j'ai voulu le masser vers le garrot, il a compris mon intention mais il s'est décalé pour que je sois vers sa croupe. Je touche, une zone chaude, je masse, il se détend...Tout s'apaise...




J'espère vivre de très belles années auprès de mon poney et de continuer à avancer pour gagner en complicité et supprimer tout stress et les tensions physiques qui en découlent. Je rêve de supprimer complètement son encensement/headshaking qui a déjà énormément diminué.

J'aime ces moments de plaisir partagé, le travail où il prend aussi du plaisir, le masser et le détendre physiquement et psychiquement. Au final, même si parfois ça m'a fait du mal, je ne regrette pas d'avoir ouvert mon esprit et m'être remise en question. C'est grâce à tout cela que mon poney et moi avons avancé dans notre quotidien (travail, soin etc.) et que son bien-être et sa santé se sont améliorés.




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